Quéménès est une île située dans la mer d'Iroise, nichée au beau milieu de l'archipel de Molène.
Dans l'historique de Quéménès, la préhistoire est l'époque la plus lointaine jusqu'à laquelle on puisse remonter. Effectivement, pas moins de huit chambres mégalithiques ont été découvertes sur le site et de nombreux menhirs s'élèvent ça et là.
On a trouvé aussi des pièces de monnaie datant des Ducs de Bretagne.
Quéménès fut la propriété des moines de l'abbaye de Saint Mathieu pendant plusieurs siècles.Dans une lettre datant de 1473, le Duc de Bretagne enjoignait à son sénéchal de faire respecter la propriété des moines sur cette terre. Plus tard en juin 1858, les moines cédèrent les 3/8ème de l'île à François Kerlec'h contre une maison et ses dépendances situées à Plougonvelin.
En 1758, Quéménès a subi l'incursion ennemie. Les Anglais y débarquèrent et emmenèrent tout le bétail.
Ensuite Quéménès a changé de main et a vu passer quelques propriétaires:
- Madame Levasseur, veuve de Monsieur Frotin, par adjudication le 5 juillet 1923.
- La société TISSIER, usine d'algues.
- Madame Bellanger-Origet.
Quéménès fut rattachée à la commune du Conquet en 1899.
Elle fut incorporée dans le Parc d'Armorique, dès sa fondation.
Puis plusieurs locataires se succédèrent pour exploiter l'île et le ramassage du goëmon. De par sa longévité dans les îles de l'Archipel, Madame Floc'h a marqué son époque. Elle arrive à Trielen à 13 ans, se marie. Elle ira trois ans à Bannec et passera cinquante ans entre Quéménès et Trielen dont dix-sept ans veuve. C'était une femme de caractère qui a "maté" les nombreux domestiques: des tôlards avec de petites peines qui étaient "parachutés" dans les îles comme main-d'oeuvre précieuse.
Mon père, Henri Tassin, fut le seul à être locataire puis propriétaire pendant près de cinquante ans . Après son service militaire, il n'a pu rentrer dans la Marine comme il aurait voulu pour cause de maladie. Une fois rentré chez lui à Lampaul-Plouarzel, son père qui allait faire le goëmon "aux îles" lui dit que Quéménès se libérait de ses locataires et qu'il devrait tenter le coup. Il hésita puis se lança et loua l'île fin 1953. Quelques années après, le propriétaire décida de vendre Quéménès et demanda à mon père de quitter les lieux ou d' acheter l'île. Il passa le pas et l'acheta en 1960.
Quéménès a été notre résidence principale et nous y avons vécu tels des Robinsons. Mon père a cultivé au maximun la terre, a agrandi la ferme, a exploité le champ d'algues aux alentours pour la demande des usines et a fait la pêche. Il est décédé en 1993 à seulement 65 ans, usé par le travail. Lui aussi a gagné le respect des gens par son courage et sa ténacité.
Faute d'entente, Quéménès a été mise en vente et est devenue la propriété du Conservatoire du Littoral en février 2003.